Faute d’espace d’exposition adapté, les milliers de pièces de la Société d’Archéologie et d’Histoire Locale Audunoise (SAHLA) dorment dans des cartons depuis trois ans à Audun-le-Tiche. Elles risquent aujourd’hui d’être dispersées.

Audun-le-Tiche
Cavalier à l’anguipède gallo-romain découvert à Audun-le-Tiche (Crédits photo : SAHLA)

La richesse et l’originalité de ces collections proviennent entre autres d’une nécropole mérovingienne du VIIème siècle après J-C, unique dans tout le grand Est. Le site, officiellement mis au jour à partir de 1970 à Audun-le-Tiche, dans le Nord mosellan, est en réalité connu depuis le creusement d’une mine de fer à ciel ouvert en 1880.

Jusqu’en 2011, la SAHLA avait aménagé un espace archéologique dans des préfabriqués dans l’enceinte de l’ancien collège d’Audun-le-Tiche. Comme la commune projetait de construire une maison de l’enfance sur ce même site, des réflexions ont été engagées pour trouver un nouveau lieu d’exposition. La solution idéale fut alors de profiter de la restauration de l’ancien temple protestant d’Audun-le-Tiche, cédé à la ville pour l’euro symbolique par le consistoire, pour y aménager à l’intérieur un espace archéologique. Mais le projet s’est depuis enlisé, faute de subventions.

La rénovation intérieure du temple, avec l’aménagement d’une extension pour recevoir les groupes et l’installation d’un ascenseur, est en effet estimée à près de 700 000 euros. La SAHLA dispose des moyens financiers pour prendre à son compte la muséographie des lieux grâce à un legs de 80 000 euros d’une Audunoise. De son côté, le Conseil Général de la Moselle conditionne sa participation à la pérennisation de cet espace via un adossement au niveau des musées de France. Cette perspective, qui nécessiterait la présence d’un personnel scientifique dédié, représente un budget annuel de fonctionnement de 400 000 euros. Inenvisageable pour la commune d’Audun-le-Tiche. L’idée est en effet simplement de pouvoir aménager en dur un espace qui tourne depuis 40 ans.

Faute d’accord, les collections archéologiques pourraient au mieux être entreposées dans un ancien bâtiment de Gaz de France. Dans tous les cas, les travaux doivent impérativement être engagés avant la fin de l’année, sous peine de perdre le seul financement pour le moment acté, à savoir les 150 000 euros attribués par Christian Eckert au titre de la réserve parlementaire.

2 commentaires

  1. Imposante bâtisse du XVIIIème siècle trônant fièrement au milieu du village, le château de Cutry abrite une impressionnante collection de vestiges gallo-romains et mérovingiens. Bijoux, armes, céramiques, pièces de monnaies, statuettes et ossements ont tous été découverts dans la commune. Vingt années de fouilles ont en effet permis de mettre au jour une nécropole de plus de 1 052 sépultures. L’une des découvertes les plus surprenantes réalisées à Cutry est sans doute celle du squelette d’un petit singe enterré avec son maître romain.

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